Tes longs cheveux bruns, baignés d'un linceul
doré,
Voilaient ton visage fendu, pareil aux rêves d'été.
Euterpe, au loin, sirène d'une nuit
Courait, semait, heureuse sans un bruit.
Et moi qui clamais mon amour
Pour cette belle, silencieuse, reine d'un jour.
Amour futile et sans gloire pour une déesse.
Moi le poète et toi la princesse.
Caché sous ton ombre
Ta lumière m'inonde.
Je me morfonds au fond de mon antre
De ne pouvoir délicatement effleurer ton ventre,
Planter là une rose sanguine
Et l'arroser, laissant à chaque épine
S'étendre lentement une gouttelette
Ruisselante de mon envie discrète.
Elle m'attise et m'enflamme.
Elle me blesse et ronge mon âme.
Le désenchantement chante mon glas,
Je ne saurais fleurir sans toi.
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