ames sensibles


Une de Plus.


Jamais je n'avais connu un tel amour. Oh non ! Fulgurante, transcendante, effervescente était et restera
à jamais notre passion. Elle berçait mon quotidien dans un pollen rose orangé qui fleurait bon l'amour et le sexe. Le matin nous nous réveillions enlacés, encore humides de notre folle nuit excitée. Elle se levait souvent la première pour faire ses besoins, fragile dans la fraîcheur matinale... de magnifiques petites crottes rondes, noires comme le riche humus du sol fertile. Elle était toujours arrangeante, mature, et laissait bien de côté tout ce que les autres femmes se trimbalent en produits de beauté, manières et bavardages et qui les éloignent tant de mère Nature. Il ne faut pas se le cacher, en chaque homme il y a un Œdipe. L'Homme n'est pas le modèle Petrol-âne ou le Dechavanne. L'homme est une fleur épique, fragile, sans glamour accroc à l'amour. C'était elle qui doucement m'accrochait. Petit à petit l'appétit diminuait, seuls mes sens, toujours en éveil lorsque j'étais en sa présence, me nourrissaient.

Et lorsqu'elle n'était pas là, lorsque sa peau douce et poilue ne me faisait tressaillir, lorsque son odeur de
petite chatte tout juste lavée n'effleurait plus mes narines en attente d'un autre snif, lorsque ses petits gémissements n'excitaient plus mon oreille taillée, alors c'est de pensées idylliques, des rêves somptueux faits de caresses et de désirs repoussés que je me nourrissais. Je n'avais besoin de rien d'autre qu'elle, seulement elle, juste elle. Ensemble nous avions tout appris de la vie. Chaque nouvelle expérience, même sexuelle était un événement, chaque sortie était une nouvelle aventure. Nous n'avions aucun mal à nous montrer en public et tous mes amis comprenaient notre situation. Parfois même nous allions pratiquer l'échangisme au siège particulier de mes amis... Bien sûr il fallait la ménager car son orifice n'était pas bien large, c'est pourquoi nous prenions souvent des cours cunnilinguistiques. Mais quelle que soit la forme de nos rapports, jamais nous n'avions la conscience salie. Libres, c'est bien là le mot, nous étions libres, tout simplement libres et heureux.
Et puis c'est arrivé, peut-être avions nous trop pris confiance, un certain laisser aller s'était peut-être installé,
vicieux, inconscient, silencieux... Il y a eu les élections, toute cette effervescence, ces fêtes, ces échanges au siège particulier de…, cette débauche d'alcools et de sexes. Je soutenais la liste amusante du..., j'ai voulu faire profiter un peu tout le monde de mon amour pour Suzette, celle qui jouit quand on la pète, mais le sparadrap n'a pas suffi, elle a éclaté.
  Tout mon malheur vient de là. Ho! Suzette, s'il te plaît, de là où tu es maintenant pardonne-moi. Mon cochon
d'Inde préféré, repose en paix.

Stépan O.
Stépan O.