ames sensibles


Ma Chair Étrange.


Tu es là debout, face à moi et tu n'es plus qu'une face pleine d'émois. J'ai perdu la face. Tu serres tes doigts
sur un manche sculpté de bois. Ce que tu as vu tu ne t'en souviens plus tant maintenant tu as le regard obtus. Tu ne trembles plus de plaisir et d'effroi, tu ne sais plus si tu as chaud ou froid. Tu me fixes de ton regard sangsue, ton bras tendu vers moi qui ne sais plus quoi penser; je reste coi. Ta langue avant chaleureuse est devenue aiguë. Tu m'as coincé, assoiffé, face à la ciguë.
Pourtant dans la bataille j'étais au-dessus. Je n'y peux rien, moi, si je ne t'attends plus. Désolé, je n'éjacule
plus. Bien, tu t'en balances, tu voulais ta jouissance , tu es en manque de coït et je t'ai, malgré moi, rendue hystérique. Tu ne vois plus, tu n'entends plus, tu veux ton plaisir sans moins-value. Amoureuse hier, c'est un piège que tu m'as tendu. Les voyages à Liège, Mézières ou à Tambouctou, t'en fous-tu ? Oh oui toi, tu veux ton foutre. Mais ma douce, mon amante, mon insecte, j'aurais pu t'en donner un peu plus. Oui, toi tu veux ton foutre. Tu vas partir alors que tu m'aimes un peu plus ? Oui, toi tu veux ton foutre. Tu es au-dessus, tu te fous de mes larmes, c'est toi qui tiens la lame, pointue. Et tu m'égorges pour en avoir un peu plus, tu satisfais tes désirs, quel plaisir.

Stépan O.


Stépan O.